La rivière La Vie à Dolbeau

Après une courte séance de pêche au coup dans l'Yon vendredi matin -pont du 8 mai oblige...-, j'estime avoir suffisamment de vifs pour faire mon ouverture au vif. Je préfère la pêche aux leurres, plus actives, mais l'ouverture, c'est un peu particulier : il y a en général beaucoup de monde au bord de l'eau, et pêcher aux leurres dans ces conditions est parfois scabreux, avec le risque d'enclencher un incident diplomatique pour pêche de.. lignes d'autres pêcheurs...
Et puis l'ouverture, c'est aussi le charme du petit déjeuner pris à la va-vite à 5 heures, la tête encore embrumée de sommeil, après avoir rêvé de sa sortie une partie de la nuit. Aux leurres, il n'est pas possible de pêcher dans la pénombre, il faut commencer largement après l'heure d'ouverture officielle. Au vif, il est possible de profiter de ce moment un peu magique où l'on prépare ses lignes dans la pénombre, avant de lancer la première à l'eau, en devinant ses voisins qui s'affairent autour, dans le jour naissant.
En arrivant à Dolbeau, à 5:50, c'est la surprise ! Déjà 7/8 voitures sont stationnées de part et d'autre du pont qui enjambe la Vie. Et moi qui pensait naïvement être le premier.... Je décide tout de même d'essayer de m'installer sur le poste que j'avais choisi. Bien me prend car il s'avère que les autre pêcheurs ont choisi, soit l'aval du Moulin, soit la rive droite, plus facile d'accès. Cela me permet de commencer à me préparer à l'endroit exact que j'avais prévu d'occuper ; je vois des lumières de lampes de poche, en face, d'autres pêcheurs impatients.
Ayant préparé mon matériel la veille, je n'ai plus qu'à accrocher un petit gardon à un bas de ligne, à fixer celui-ci à l'émerillon, et "Plouf !" ; voici ma première ligne en service. Comme il fait encore très sombre, je décide de ne surveiller que celle-ci pour l'instant. Il règne une ambiance magique ; aucun souffle de vent, un concert d'oiseaux de toutes sortes que l'on entend chanter, un infime courant sur la rivière : en un mot, des conditions vraiment idéales. De surcroit, les quelques petits poissonnets déjà entendu fuyant en surface, augurent de carnassiers en activité.
La rivière La Vie à Dolbeau

Dès 6:20, première alerte : plongée brutale du flotteur et immobilisation quelques instants... Le temps de prendre la canne pour permettre de lâcher du fil sans aucune résistance, et voici que précisément celui-ci est tiré sur une quinzaine de mètres, de façon continue et plutôt rapide... c'est sûr, il y a un client au bout ! Je décide d'effectuer un ferrage ample ; je le tiens ! Je préfère ne pas finasser car il y a des arbres morts immergés dans la direction vers laquelle ma prise s'est dirigée. Je la ramène donc assez rapidement, elle vient sans grande difficulté, sauf en approchant du bord, où elle va se battre un peu plus pour regagner le large. Après les derniers efforts du poisson pour repartir vers le large, il se laisse plus facilement ramener vers la surface et c'est... une superbe anguille qui apparait ! C'est la première fois que j'en voie une attaquer aussi franchement au vif, qu'elle a avalé profondément. Il est vrai que le petit gardon ne semble pas bien gros face à sa grande gueule. Elle s'avèrera faire 72 cm de longueur pour plus de 700 grs ! Voici le portrait du "monstre", tiré sur le pré, immédiatement après sa mise au sec.
anguille

Le jour étant levé, je met à l'eau une deuxième ligne ; puis, ayant finalement assez peu de vifs (certains sont morts dans la nuit, malgré l'aérateur), je décide d'escher ma troisième ligne avec un poisson mort posé. Je me dis que s'il y a une quelconque activité du bouchon, elle ne sera pas provoqué par le vif ! Et, peu de temps après, c'est le cas; il tressaute, se déplace sur quelques centimètres, s'immobilise. Je tend doucement, ferre, et ramène mon poisson mort, déchiqueté ! Re-positionnement de l'hameçon et renvoi dans l'eau, à peu près au même endroit. A 4 reprises, je vais rater la prise et constater la diminution de la taille de ce qui reste du gardon. J'en installe un autre, mais cette fois-ci, seulement la queue, en enfilant soigneusement l'hameçon au centre du morceau, grâce à une aiguille à locher (que je n'utilise jamais pour les poissons vivants). Je vais enfin piquer... devinez quoi ? une anguille, mais une petite anguille de 38 cm et très fine... J'ignore si c'est la vorace qui a mangé le précédent, mais, de la matinée, je n'aurai plus aucune touche avec le même appât que je vais continuer à proposer sur ce poste, profond, près d'un arbre immergé... Peut-être le soleil a-t'il fait fuir les anguilles.

La Vie à Dolbeau


Côté vif, il n'y aura pas d'autres prises dans la matinée ; même pas un affolement de vif ou un départ raté, comme cela arrive par fois. Il en est de même autour de moi, même si j'aperçois à un moment mon voisin d'en face tendre sa ligne, ferrer violemment (peut-être trop ?) et remonter celle-ci, vidée de tout, y compris du vif !
Vers 10:30, je décide avec ma canne à leurres favorite de faire quelques tentatives autour du poste où j'ai mes trois lignes de tendues (rassurez-vous, je ne m'éloigne pas !). Je tente un peu la cuiller tournante à la recherche de perches autour des nénuphars, sans succès. Puis, c'est au leurre souple de type virgule blanc, avec une tête plombée jaune, que je vais piquer un magnifique black-bass de 34 cm, qui va me faire la joie d'un superbe saut hors de l'eau ; quel poisson magnifique et combatif ! Après une rapide photo, je le relâche avec précautions, en espérant le rencontrer à nouveau plus tard. C'est la première fois que j'en pêche dans cette rivière ; je me promet donc d'y revenir pour l'y rechercher systématiquement, lors d'une prochaine sortie aux leurres. Il est vrai que les postes que les blacks affectionnent ne manquent pas ici (nénuphars, branches tombantes au dessus de l'eau....). Je raterais peu de temps après une perche, entre-aperçue avant qu'elle ne se décroche.

Black-bass dans la Vie


Voici donc ma première sortie qui s'achève sur une bonne note. En tout cas, j'aurais profité ce matin du calme et des senteurs de l'endroit (menthe sauvage, buisson d'aubépine en fleur...), dans un cadre vraiment agréable, et c'est bien le principal ! En attendant, je projette une prochaine sortie plus active en soirée, Dimanche, aux leurres !