Après deux semaines d'abstinence halieutique, me voici de retour sur les berges de la Boulogne. Certains d'entre vous penseront que j'y reviens souvent, mais, comme j'alterne les parcours, rien de monotone ! Mon plaisir est de découvrir de nouveaux parcours, pour y revenir plus tard s'ils m'ont plu.


En l'occurence, j'avais décidé de commencer à pêcher là ou j'avais arrêté la dernière fois, mais cette fois-ci rive gauche (plus court par la route, un pré à traverser - à ce sujet, bientot des infos d'accès grace à google maps). Je souhaitais pratiquer en amont de la chaussée, là où la rivière est large et paisible. Le problème, c'est que la météo a bigrement changé depuis 15 jours. Nous sommes passé d'un classique automne humide et doux à un froid hivernal sec, assez inhabituel chez nous.
En descendant le pré en haut duquel j'étais stationné, j'ai dû me rendre à l'évidence... Plus je m'approchais de la rivière, et plus je devinais la glace qui la recouvrait ! De fait, il était strictement impossible de pêcher en amont de la chaussée, la rivière étant prise par la glace sur toute sa surface !


Seule solution, pratiquer en aval, où le léger brassage provoqué par l'eau qui s'écoule, permettent d'empêcher la glace de prendre. Comme c'est ici, comme le savent ceux qui m'ont déjà lu, que j'ai raté "ma" bête, celà n'est pas pour me déplaire. Le temps de monter mon moulinet et d'installer tranquillement mon bas de ligne acier (sait-on jamais...), me voilà prêt à mon premier lancer. J'aime bien préparer mon matériel au bord de l'eau : ça prend un peu de temps mais on s'imprègne des lieux. Et puis, des noeuds neufs, sur une ligne raffraichie, c'est mieux pour mettre toutes les chances de son côté quand on pique un gros ! Me voilà donc en action, à presque 15 heures ! Malheureusement, aucun de mes affriolants leurres souples, cuiller à plombée en tête, poisson nageur, ne séduira qui que ce soit ici. Il est vrai qu'avec cette baisse de température, je ne suis pas sûr que les carnassiers restent dans ces courants, surtout qu'il y a peu de profondeur ici. Mais j'aurai tellement aimé écrire à Sylvanillo (merci pour tes commentaires), que je l'avais piqué !
Je décide de poursuivre vers l'aval ; la rivière s'écoule paisiblement, avec une profondeur assez faible, inférieure à 1.50 mètre. Je vais pêcher principalement avec une Suissex plombée en tête, qui se comporte plutôt bien, avant de finir dans un bois immergée sous la rive d'en face... Le parcours me semble ensuite (après 200 mètres environ) nettement moins intéressant ; Sur 300 mètres, la rivière est presque droite ; elle est longée par un bois. L'accès au bord est parfois un peu périlleux (forte pente et présence d'arbres tombés), et l'on pêche dans quelques dizaines de cm (on apperçoit parfois le fond), sur un fond lisse. Je pense cette partie inadaptée à la saison (peut-être à tort, et j'attend à ce sujet vos commentaires).
A la sortie de ce bois (à noter une passerelle qui permet de traverser la rivière, large alors d'une dizaine de mètres), on retrouve des berges beaucoup plus pentues, et quelque peu creusées par le courant. Je pêche alors à l'ondulante depuis déjà quelque temps, ayant trouvé qu'elle se prêtait bien à une prospection assez calme. Les relachés et coups de scion, conjugués au très léger courant qui subsiste à cet endroit, permettent un travail tout en douceur.
Et celà va payer ! Sur un lancer assez long vers l'amont et près de la rive d'en face, je vais enregistrer ma première attaque. Ferrage peu appuyé, et je vais ramener assez rapidement sur le bord un brochet d'environ 55 cm ; pas encore le gros dont je rêve mais il va bien se défendre pour sa taille modeste ; il n'est visiblement nullement affaibli par la température de l'eau ! Inévitable photo, enregistrement de la position GPS (je vous ferai profiter de tout celà bientot...), et reprise de la pêche.


Et il m'arrive quelque chose qui ne m'étais jamais arrivé auparavant. Je me déplace de quelques mètres en aval, m'approche du bord, relance ma cuiller (une Cyclops n°2, argentée) et enregistre immédiatement une nouvelle attaque ; vous m'avez bien lu : attaque immédiate au lancer suivant ! Je ramènerais sur le bord un autre brochet, non sans que le coquin tente auparavant de foncer vers les racines du bord. J'arriverai à l'en sortir pour finalement constater qu'il s'agit d'un clone de son petit camarade ; taille à peu près identique, et pleine forme.
Malheureusement, il est déjà 17:15 et la nuit commence déjà à tomber. Je poursuivrai tout de même encore une petite trentaine de minutes à remonter le cours de la rivière ; elle serpente alors paisiblement les prés, dans un très beau décor, avec le chateau qui surplombe le coteau d'en face.