Je rappelle que La Vie dont je parle, est cette rivière vendéenne qui prend sa source au Nord de La Roche sur Yon, pour se diriger plein Ouest, vers Apremont (lac de barrage), puis finir sa course jusqu'à Saint Gilles Croix de Vie.
Je profite de mes quelques vacances pour pêcher un peu, et, comme il me reste des vifs suite à une séance très calme d'hier, ce sera à nouveau "pêche au vif", accompagné de mon fils. Et comme je suis aussi parfois entêté, ce sera également sur La Vie. Pour changer, après moult hésitations, je me décide pour le superbe site de Dolbeau, près de Saint Maixent sur Vie. La rivière, ici en aval du lac d'Apremont, est large d'une trentaine de mètres en moyenne, et dans un joli cadre, avec la chaussée d'un ancien moulin, dont le bâtiment subsiste.


Je vais pratiquer avec des vifs assez gros (une douzaine de cm), en tout cas par rapport à ce qui est utilisé en général pour le sandre. Changement de scénario par rapport à hier, ils se montrent plutôt virulents, ils vont et viennent du bord vers le milieu de la rivière, font parfois un peu soulever le flotteur, bref, intéressants à suivre. Rien à signaler la première heure, puis au retour d'une petite ballade à quelques dizaines de mètres en amont, il me manque un flotteur en surface !!! Après les quelques secondes pour assurer l'information (parfois, après ce genre d'alertes, on constate que le flotteur s'est simplement enfoncé quelques centimètres, ou s'est déplacé et est caché par une branche..), il s'avère qu'il est coulé et bien coulé ! Et là, la question habituelle, que faire ? tenter un ferrage ? attendre ? Après deux bonnes minutes sans aucun mouvement (je surveille le fil fluo, détendu, qui part vers le large, sans traction), le flotteur remonte en surface, en position normale. Après une nouvelle attente, je tend alors mon fil, et remonte ma ligne, pour constater que mon pauvre gardon a été lacéré sur un côté ; je doute qu'un ferrage immédiat aurait permis de piquer l'attaquant, mais je regrette de ne pas avoir été là au moment de l'attaque. Néanmoins, celà me semble quand même bon signe : il y a du carnassier ici ! Je commence tout de même à me dire que j'aurais peut-être dû prendre de plus petits vifs....
Vers 16 h, mon plus gros gardon d'une quinzaine de centimètres, qui nage depuis le début de ma pêche, et que j'ai armé avec un bas de ligne acier, (brochet oblige, et avec un vif pareil, je l'espère...) devient fou ! Plongée du flotteur pendant plusieurs secondes, déplacements brusques sur près d'un mètre, autant de signe d'une proximité probable avec un copain de jeu non souhaité. Après plusieurs minutes de ce manège, tout se calme. J'attend un peu, puis remonte ma ligne pour la repositionner. Une fois de plus des blessures sanguinolentes sur les flancs, mon gardon est en sale état. Je décide tout de même de le relancer encore au larqe.
Une trentaine de minutes plus tard, nouvelle plongée d'un flotteur. Mais cette fois-ci, j'ai pris en main la canne immédiatement et je donne du fil sans résistance et ça tire, ça tire.... Je ne sais que faire, après immobilisation du flotteur. J'hésite un peu puis décide de retendre doucement la ligne, je sens un poids lourd... Ferrage franc et je commence à mouliner ! Je dis à mon fils "je crois que je le tiens, mais ce n'est pas un très gros !" ; en effet, je ramène assez vite la ligne, même si le frein modérément serré, inactive parfois la récupération. Puis, je vois apparaitre le flotteur coulissant, qui ne coulisse plus en raison d'un emmêlement autour du noeud d'arrêt. Enfin, j'apperçois la nageoire dorsale d'un superbe sandre, qui replonge un peu vers le large, avant de se rendre rapidement.
J'ai cassé récemment mon épuisette et ne l'ai pas changé depuis. Heureusement, je pourrais l'échouer sur une mini plage...
.. avant de le récupérer à la main, pour le mettre au sec avant les photos. Grande émotion que cette prise, magnifique pour moi car c'est mon premier sandre de plus de 4 Kg (4,250 Kg pour 72 cm). Congratulations avec mon fils, photos.. Très agréable de partager cette grosse émotion, et une certaine incrédulité devant un si beau poisson...


Une trentaine de minutes plus tard, c'est encore la folie ! Le flotteur qui supporte mon gros gardon qui avait déjà été attaqué, sombre à nouveau et se déplace un peu, avant de s'immobiliser. J'appelle à nouveau mon fils à l'aide, lui demandant de remonter les autres lignes. Avec un tel vif, je pense piquer un beau brochet, pour lequel cette ligne était montée. Compte-tenu de l'armement central du vif, je ferre dès que je vois le fil bouger à nouveau. Je dit "c'est un petit brochet", tellement persuadé du coupable, qui va s'avérer rapidement être un nouveau sandre, plus modeste, de 56 cm, que je pourrais rapidement admirer. Il aurait suffit à lui seul à ma joie, mais cette journée était marquée sous le signe du sandre.
Il est déjà 17h30, et il est temps de ranger le matériel. C'est toujours plus long avec toutes ses cannes, moi qui suis habitué à pêcher léger. Mais j'avoue que ce fut une belle joie, d'autant que je n'avais pas pêché de beau sandre depuis que j'ai repris la pêche... J'avoue être servi ! Et celà me rapproche avec les émotions différentes, que peut aussi procurer aussi la pêche au vif...